Déménagement oblige, me voilà à
finir plus que rapidement la pile de livres que j’ai à lire et que je n’ai pas
entamée depuis des mois. Alors je prends au fur et à mesure les livres qui me
tombent sur la main et voici celui qui me vient quand soudainement j’en saisi
un :
Dracula mon amour
Syrie James
Sept longues années se sont écoulées depuis la fin tragique
de l'aventure qui nous a opposés au Comte Dracula, moi, Mina Harker, mon mari,
Jonathan, et trois de nos amis.
Et pourtant... je me souviens de chaque trait de son visage, de chaque muscle
de son corps, comme s'il n'avait jamais cessé de m'étreindre.
Aujourd'hui, je ne peux plus supporter le poids de la culpabilité et je me dois
d'écrire ce qui s'est réellement passé.
Loin du monstre qu'il pouvait être parfois, il était aussi un homme magnifique,
d'une beauté terrifiante et d'une intelligence remarquable.
Je l'ai aimé au premier regard, d'une passion dévorante, charnelle et
interdite. Et j'aime à croire que cet amour incendiaire fut partagé.
Voici mon journal intime.
Voici la véritable histoire de Dracula.
Édition : Black Moon
Bien. J’aurais du être avertie
rien qu’avec le titre mais j’ai décidé de laisser sa chance à tout à chacun, d’être
d’une bonté exquise et de…bien…essayer. On va dire que je l’ai fait. Essayer,
je veux dire. Quand à dire si j’ai aimé…c’est une autre question qui mérite
bien une petite critique.
Je tiens à rappeler avant tout
que je n’avais pas apprécié Dracula plus que ça déjà à cause du fait qu’il n’apparaissait
pas aussi cruel que ce que je me l’étais toujours imaginée, qu’il n’avait pas
dérobé une jolie jeune fille pour l’enfermer dans son château et faire d’elle
sa compagne vampirique pour l’éternité (quoi ? J’avais une imagination
folle quand j’étais petite !) et qu’il se fait tuer d’une façon tellement
piteuse qu’elle me désole à chaque fois que j’y repense (allons bon, ce n’est
absolument pas du spoilage, je sais que vous le savez déjà. Que Dracula va
mourir. C’est écrit partout et sous-entendu à chaque coin de page).
Mais là ! Ce bouquin
permettait de palier au manque du roman de bas au niveau de ma déception n°2 !
[L’histoire d’amour les amis ! L’histoire d’amour !] Qu’est-ce que j’étais
quand même ravie rien qu’à l’idée. Enfin quelqu’un qui avait été autant déçu
que moi, qui ne s’était pas avoué vaincu et qui avait décidé de palier à cet
horrible manquement par l’introduction d’une petite romance dans les lignes
cachées de l’histoire !
J’étais enthousiaste, vraiment
enthousiaste, jusqu’à ce que je lise le roman… Eh bien, c’est une imitation de
l’écriture de Bram Stocker qui ne m’aurait pas dérangée si elle était
parfaitement calibrée sauf que j’ai eu l’impression tout au long de l’ouvrage
qu’il y avait une horrible oscillation entre une syntaxe « soutenue »
avec un vocabulaire riche et raffiné et un laisser-aller énorme avec de la
syntaxe « courante » : vocabulaire moyen, tournure de phrase
trop simple, etc.
Le deuxième point qui m’a gênée
est : MAIS QU’EST-CE QU’ON A FAIT DE MON DRACULA MECHANT ET HORRIBLE ?
Où est passée la créature sombre et effrayante de Bram Stocker ? Où ?
On a là qu’un amour fou et passionné, des « je t’aime » à tout va, de
la parfaite réciprocité, des cadeaux, des sourires, de l’humour, de…de… du
romantisme d’ado !! Je crois que Syrie James est resté trop longtemps
plongé dans les Twilight… C’est un désolant reflet d’Edward Cullen en un peu
plus intelligent. Mais seulement un peu. Parce qu’on a là un miellisme (oui, néologisme)
de Dracula qui m’a fait grincer des dents tout du long. Ai-je le droit de vous
spoiler ? Non ? Oui. Tant pis, je ne vous en dis que peu. Depuis
quand Dracula aurait-il attendu cette chère Mina depuis des siècles et des
siècles qu’il a traversé dans une solitude féminine la plus complète ? Que
Dracula n’a jamais essayé de faire du mal à ce cher Jonathan ni à le rendre fou ?
Qu’il ne veut pas tuer des humains en leur buvant leur sang ? Qu’il se
nourrit d’animaux ? Non mais, c’est pas le précurseur d’Edward quand même !
C’est D R A C U L A. Limite, je le place chez les plus méchant Volturi et le
voilà devenu un gentil mignon petit Cullen. Allons donc ! J’avais imaginé
une histoire d’amour, oui, mais absolument pas ce miévrisme draculien qui m’a
donné les larmes aux yeux : où est passé mon vampire d’amouuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuur ?
Disparu en poussière bien avant que Syrie commence à écrire…
Les seuls moments où il « s’énerve »
et qu’il devient plus cruel et fou sont ceux qui me font le plus penser au
Dracula tel que je l’imagine. Mais il se reprend toujours trop rapidement pour
qu’on ait pu l’apprécier et il trouve toujours des excuses en rapport avec Mina :
sa sécurité, en général. Et c’en est parfois souvent agaçant.
Néanmoins, j’ai apprécié le
caractère de Mina ! Elle se révèle courageuse, intelligente, soucieuse,
bonne, gentille, et tous les autres adjectifs mignons mais elle n’est PAS
niaise. Oui, j’aurais vraiment voulu être Mina. Et en ça, je salue l’auteur. Au
moins, elle ne nous a pas fait un remake de Bella (ON EST SAUVE LES AMIS). Mais
bien plus encore que ça : Mina est intelligente et pleine de culture et…. Elle
aime lire !
Dans une conclusion approximative
je pourrais vous dire que j’ai été déçue, parce que j’ai perdu mon Dracula (qui
n’était déjà pas assez présent et sombre dans l’ouvrage principal mais qui
devient un Edward Cullen dans celui là) et que l’écriture ne m’a pas si bien
emballée que ça mais je ne peux pas vous mentir et vous dire que ça a été une
torture de lire ce livre parce que j’ai quand même été très curieuse de savoir
comment Syrie James allait faire concorder la version de Bram Stocker et son
histoire « sous jacente ». Je trouve qu’elle est vraiment bien réussie
tout de même, à part ce petit bémol sur les personnages et l’écriture.
Mais l’auteur
a manié avec succès tous les passages du livre, toutes les petites places et
les petits vides qui permettaient de glisser quelques rencontres entre Dracula
et Mina. Et ça, c’était drôlement chouette !
Alors même si d’un point de vu
général je n’ai pas tant que ça apprécié le livre, ce n’est qu’un point de vue
à tête reposée et de long. Je salue tout de même le travail de Syrie parce que
comme je l’ai déjà dis, eh, j’ai toujours voulu qu’on glisse une histoire d’amour
dans Dracula. C’est surement le fait que ce n’était pas ce que j’imaginais qui
me bloque aussi. M’enfin… Si vous êtes intéressés par le livre, ne vous arrêtez
pas à mon commentaire. Prenez-le entre vos mains, lisez-le et faites-en votre
propre impression. Mes goûts différents des vôtres mais j’espère que votre
point de vue rejoindra le mien quand même ! (Eh oui, on ne se refait pas !)
Sur ce, je vous souhaite à tous
et à toutes une bonne lecture et je retourne à mes révisions ;
Once Upon a Book