Amies
à vie
Pierre Bottero
Pierre Bottero
Brune à quatorze ans et partage son temps entre le collège et ses copines. Et pourtant, il lui manque une véritable amie. Enfin Sonia arrive, mais elle cache un lourd secret. Brune va devoir lui donner la plus grande preuve d'amitié : se battre pour la vie !
Edition : Flammarion.
Ce
n’est rien de plus qu’un livre pour enfant qui se lit entre 11 et 12 ans. Mais
je suis dans ma passe « je dois avoir lu tous les livres de Bottero »
alors quoi de plus normal que de commencer par son premier roman ? Amies à
vie est comme son nom l’indique une histoire d’amitié. Une très belle histoire
d’amitié.
Brune
est une jeune fille blonde en classe de quatrième. Elle habite à Marseille avec
ses parents instituteurs et sa petite sœur Camille. La vie de Brune est calme,
tranquille. Elle a un groupe d’amies soudées qu’elle apprécie, est douée à
l’école et n’a pas de problèmes particuliers. Jusqu’au jour où la nouvelle –une
fille souvent absente, d’un an leur ainée et dont les notes scolaires ne volent
pas haut- vient en aide à l’une de ses amies qui se fait menacer par un trio
d’idiots. Brune est impressionnée par
son aura de fermeté et décide de lui parler. De là nait une amitié qui se fait
rare et dont tout le monde rêve. Brune et Sonia deviennent meilleures amies au
delà des mots et c’est leur amitié qui vient en aide à Sonia lorsque celle-ci
rentre à l’hôpital pour sa leucémie.
Ce
premier roman est très court à lire, un peu plus d’une centaine de pages, mais
se goûte avec une certaine douceur. L’histoire est très rapidement construite,
le déroulement très rapidement amené et la fin directement là, mais la qualité
de Pierre Bottero réside dans sa manière de retranscrire les émotions. Les
phrases sont courtes et poignantes et même si on n’est pas touché au point de
pleurer, on sent notre cœur se serrer d’émotion. J’ai été vraiment touchée par
le livre et ravie de l’avoir désormais dans mes livres lus.
Pierre
Bottero choisit un thème délicat pour l’enfance, celui de la maladie et plus
précisément de la Leucémie. En outre, il appose ce thème dans l’idée de
rendre plus fort la base réelle de son roman : l’amitié. Il manie avec finesse la
description des symptômes et des conséquences physiques et morales que ce genre
de maladies entraine. On y rencontre la réalité de la présence de la mort, la
compréhension de ce que signifie « être malade et risquer d’en mourir
» ; mais également la peur d’être différent, rejeté, la peur du regard des
autres et avant tout, la peur de mourir et de perdre un être cher. C’est une
belle histoire de vie et d’humanité qu’il offre aux jeunes lectrices ou
lecteurs, qu’il adoucie grâce à cette très belle histoire d’amitié
indéfectible.
L’amitié
entre Brune et Sonia est une amitié parfaite, qui se construit très rapidement,
puisqu’au bout d’un trajet école-maison elles deviennent amies, mais qui sait
apporter le soutien nécessaire quand un des grands malheurs de la vie frappe.
Brune sait être présente quand le moral de Sonia est au plus bas, alors qu’elle
suit sa thérapie médicale, et lui redonne confiance et espoir. Les deux amies
se fondent en une et les secrets de l’une font partie intégrante de l’autre.
J’ai admiré plus que de raison Brune qui s’est rasée les cheveux pour soutenir
Sonia, et je me suis sentie tellement envieuse de leur amitié qu’il m’a fallu
souffler plusieurs fois pour me calmer. On ne prend pas le temps d’avoir peur
de la mort de Sonia ni d’avoir si mal,
puisqu’on est happé par leur lien et l’amour qui les lie. Leur rire, la façon
dont elles se comprennent, le soutient qu’elles s’apportent, les secrets
qu’elles se confient font partie de la définition même de l’amitié parfaite et
provoquent en nous l’envie, la douceur et la joie. Tous ces petits instants sont
amenés par touches délicates et entrainent les élans de grand espoir.
Les
personnages sont tous très attachants : les parents de Brune sont extrêmes
compréhensifs et attentionnés, sa sœur est comme toutes les petites sœurs du
monde (chiante mais complètement mignonne), sa grand-mère sait tout, et est
omniprésente dans l’histoire, sa prof d’anglais est dure, et tout le monde se
moque de son physique désavantagé, et de sa bande d’amis permet l’unité du
roman et chacun à une place primordiale dans le déroulement de l’histoire. Ce
qui est bien, c’est qu’il n’y a pas de personnage superflus qu’on croise une
fois sans les revoir. Bon, c’est un peu normal parce qu’il n’y a que cent pages,
mais c’est tout de même plaisant. Et ça permet à l’auteur de les travailler
assez pleinement en si peu de temps.
La
fin est clairement prévisible et parfaitement adaptée pour le public visé. Je
sais que si j’avais été une enfant de 12 ans, et qu’elle se serait passée
autrement, j’aurais presque détesté le roman. Aujourd’hui, j’aurais voulu un
petit rebondissement. Mais c’est comme si l’amitié était le plus forte et
qu’elle pouvait nous sortir de toutes les situations.
J’aurais voulu que Pierre Bottero
soit toujours vivant pour le féliciter. Il arrive à me conquérir même avec des
histoires pour enfants. On sait qu’il a parcouru du chemin dans son écriture
lorsqu’on arrive au Pacte des Marchombres
mais il est clair, avec ce livre, que Bottero avait un véritable don. Un de
ceux qu’on rêverait tous d’avoir. Ce roman est très doux et même si j’ai
conscience qu’il ne plaira pas à tout le monde, il est certain que celui qui
sait vraiment lire et qui a conscience que c’est un livre pour enfant se
laissera guider avec ravissement et bonheur. C’est définitivement un livre que
je conseillerai à ma petite sœur et à vous tous si vous avez envie d’une petite
heure (et même moins) de douceur, de prises de conscience et d’amitié.
« J’ai pensé à
Sonia, bien portante, puis malade.
J’ai vraiment réalisé qu’elle pouvait mourir.
J’ai vraiment réalisé que tout le monde pouvait mourir. »
J’ai vraiment réalisé qu’elle pouvait mourir.
J’ai vraiment réalisé que tout le monde pouvait mourir. »
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