Dracula
Bram Stoker



En arrivant dans les Carpates, le clerc de notaire londonien Jonathan Harker est épuisé par son périple. Mais son client et hôte, le comte Dracula, a tout prévu : une chambre lui a été retenue à l'auberge pour la nuit, an attendant de rejoindre le château en calèche. Mais pourquoi les habitants du village se signent-ils avec des mines épouvantées quand Jonathan leur dit où il compte se rendre ? Pourquoi lui fait-on cadeau d'un crucifix et de guirlandes d'ail ? Malgré ces mises en garde, Harker poursuit sa route. Certes, ces montagnes escarpées, ces loups qui hurlent dans le lointain ont de quoi faire frissonner. Mais enfin, tant de superstitions au cœur du XIXe siècle ! Jonathan est un homme raisonnable...

Edition : J'ai lu

Je ne sais comment me prononcer sur Dracula. Ce que je peux affirmer c’est qu’en dépit de tout, il ne m’a pas déçue. Je connais désormais le vrai Dracula, son histoire, ce vampire qui en a inspiré tant et tant d’autres et qui en fin de compte est loin de tout ce que je m’étais imaginée. Adieu le séduisant homme de quarante ans, l’histoire romantique avec sa délicieuse amante qui lui offre son sang, le raffinement et l’intelligence aiguisée du comte. Adieu.  

Pourtant, j’admire le travail de Bram Stoker qui est un assemblage de chaque journal intime tenu par les personnages héroïques qui vont tuer Dracula. Je me suis attachée à chacun d’eux avec une petite préférence pour Jonathan Harker ! J'admire chacun d'eux pour leur intégrité, leur fois, leur amitié, leur amour. Ils sont emplis de tant de qualités qu'ils nous font paraître insignifiant, comme si, à travers eux, on devait se remettre en question. Au fond, Dracula m'est apparu comme un livre d'une plus grande valeur et porteur d'un message plus important que l'idée d'introduire le plus prisé des vampires.

Alors oui c'est un livre que vous devez lire ne serait-ce que pour affirmer que vous avez lu Dracula. Non, ce n'est pas mon livre préféré. Mais oui, vous n'allez pas être déçu. 

« Les merveilleuses couleurs s'étaient retirées du visage, les yeux paraissaient jeter des étincelles infernales, les sourcils se rejoignaient, laissant sur le front des rides semblables aux serpents de Méduse et la bouche vermillon, naguère si adorable, s'ouvrit presque jusqu'à former un carré, comme ses masques représentant la colère chez les Grecs ou chez les Japonais. »

A savoir : 

-          Dracula c’est aussi :
                * Des centaines d’adaptations cinématographiques.
                * L’ancêtre de tous les vampires qu’on connait.
                * Loin de faire peur.
-         Bram Stoker a écrit plusieurs autres romans mais Dracula a été son plus grand succès et l'a suivi bien des années après sa mort.
-         Son arrière petit fils, Dacre Stoker, a, avec ses notes et l’aide de Ian Holt, écrit une « suite » de Dracula : Dracula l’Immortel. 






Once Upon a Book

Hex Hall
Rachel Hawkins

  
 Quand on est expédiée à Hex Hall pour usage inapproprié de la magie, qu'on doit empêcher une vampire aux cheveux roses de prendre feu, lutter contre trois ravissantes sorcières aussi dangereuses que des top models en manque de magazines et résister à un séduisant sorcier très très agaçant, on n'a aucun besoin qu'une élève soit retrouvée vidée de son sang. C'est pourtant ce qui arrive à Sophie Mercer, une sorcière qu'il ne faut surtout pas énerver...

Edition : Albin Michel (wiz)


Sophie est une jeune sorcière en herbe. Elle a déjà parcouru plus d’une quinzaine d’états avec sa mère à cause de ses pouvoirs qu’elle ne maitrise pas. C’est donc à cause d’un sortilège d’amour pour une presque-amie à elle, se retrouve envoyée à Hex Hall. Contre son grès, et sous l’insistance d’un père qu’elle n’a jamais vu, elle doit quitter sa mère pour cette bâtisse sombre et peu commode. Voilà désormais qu’elle se retrouve au milieu de même personnes qu’elle, des Prodigium mélangeant fées, métamorphes et même une vampire ! D’ailleurs, Sophie se retrouve la colocataire de cette dernière, Jenna. Ces deux là tentent difficilement de devenir amies (il faut dire qu’elles n’en ont pas l’habitude). Malgré tout ce qu’elle pensait, Sophie se fait remarquer dès son arrivée. D’abord par ce Archer beau comme un apolon dont elle tombe rapidement amoureuse et qui malheureusement a déjà une petite amie. Mais aussi par cette dite petite amie en question qui avec ses copines tentent de la faire rentrer dans leur cercle de sorcières. C’est sans compter sur le caractère bien trempé de Sophie qui ne veut rien avoir à faire avec ces trois là.

Et le tout ne s’arrête pas là ! (Ce serait trop simple). La voilà qui en découvre un peu plus sur son père, qui rencontre son arrière grand-mère et qui tente de trouver qui peut bien être celui qui a tenté de tuer deux des fameuses sorcières du clan ! Tout cela en restant convaincue (ou presque) que les deux trous dans le coup des deux sorcières n’ont pas été fait par Jenna et que vampire ou non, ce n’est pas elle qui a tenté de les assassiner !

J’ai beaucoup aimé ce petit roman. J’ai d’abord été charmée par le rythme assez entrainant du récit. C’est frais, vivant, prenant. On se laisse facilement porté par l’intrigue et on va de surprises en surprises, de découvertes en découvertes. C’est vrai qu’à un certain moment on comprend où l’histoire va tourner mais voilà qu’on est d’avantage surpris par les éléments que l’on découvre.

J’aime beaucoup l’humour de Sophie qui est toujours en décalage par rapport aux autres : elle ne connait rien aux coutumes sorcières, elle ne connait pas son père, elle ne sait même pas comment se servir correctement de ses pouvoirs, ni comment se battre et elle sait encore moins comment faire pour (au choix) faire en sorte qu’Archer tombe amoureux d’elle ou pour qu’il sorte de son cœur. C’est un personnage haut en couleur qui malgré tous ses efforts pour être discrète…ne l’est absolument pas. Ne serait-ce que parce qu’elle est la fille de son père. Surtout qu’elle se fait coller dès son premier cours de combat ! J’apprécie son caractère qui n’est ni trop excentrique ni complètement débile : elle est réaliste. Enfin, autant qu’on peut l’être quand on est entouré par des personnes aux caractéristiques magiques.

Archer est un personnage récurent : le genre apollon très gentil que toutes les filles aiment et qui sort pourtant avec une pimbêche superficiel mais ô combien douée. Et quand bien même on en mange encore et encore de ces personnages, on n’en est jamais lassé. Surtout lorsqu’il se révèle être plus méchant qu’il n’y parait et qu’il laisse derrière sa fuite des tas de questions (pour nous, lecteurs, mais aussi pour Sophie encore retournée par leur baiser) !

Jenna est le vampire que tout le monde semble détester et qui est accusée du meurtre de son ancienne meilleure amie. Elle se lit d’amitié avec Sophie et devient par ailleurs son ancienne amie. J’ai bien aimé l’histoire de Jenna. La façon dont elle a été transformée en vampire et son caractère à la fois mystérieux et fragile.

Quant aux autres personnages, je les apprécie tous à leur façon. Comme on peut les comprendre et se mettre à leur place.

Hex Hall n’est pas un génie dans l’intrigue ni même poussé dans l’écriture mais c’est définitivement un livre qu’on apprécie. C’est rapide à lire, pleins de rebondissements agréables et de touches d’humour. Je n’ai pas été prise dans mes sentiments ni profondément troublée par les événements ou les découvertes du roman. J’ai pourtant hâte de lire la suite et d’avoir les réponses à toutes les questions que je me pose quant à la fin du roman : quand Sophie va-t-elle rencontrer son père ? Va-t-elle sortir vivante de l’Opération ? Va-t-elle retrouver Archer et comprendre pourquoi il est devenu un ennemi ? Pourquoi il s’est enfui sans la tuer ?

Au même titre que la série Maudite, Hex Hall est un livre que je recommande pour qui souhaite une lecture sympathique, pleine de charmes et de petites actions !

« -Archer? ai-je demandé en haussant les sourcils. Et ton nom de famille, c'est quoi? Newport? Vanderbuilt? Suivi de nombres romains?
J'espérais le vexer ou le mettre en colère, mais il a continué à sourir.
-Archer Cross, a t-il dit. Et je suis le premier. Et toi ? Voyons... Cheveux châtains, tâches de rousseur, quelconque. Tu as une tête à t'appeler Allie ou Lacie, un prénom bien féminin finissant par ie.
Panne de répartie. Naturellement, ma mère a choisi ce moment pour crier :
-Sophie ! Je t'attends.
-J'en était sur ! s'est exclamé Archer en riant. À plus, Sophie.
 »

A savoir :

-          Hex Hall et le premier tome d’une trilogie paru en septembre 2010.
Le deuxième tomes s’intitule Hex Hall, Le maléfice et est paru  en septembre 2011.
Le troisième tome s’intitule Hex Hall, Le Sacrifice et sortira en septembre 2012.

-         
        Rachel Hawkins est née en Alabama et a été professeur avant de se consacrer à sa passion : la littérature fantastique jeunesse. Après une tournée nationale pour présenter son livre, elle travaille sur la suite de Hex Hall, premier roman très remarqué.







Once Upon a Book


Promise
Ally Condie



 Dans la société, les Officiels décident.
Qui vous aimez.
Où vous travaillez.
Quand vous mourrez.

Cassia, 17 ans, vit dans une Société prétendument idéale qui dicte tout : les distractions, le travail, le lieu d’habitation, la nourriture, les vêtements, même la mort est programmée. Mais surtout, les Officiels organisent les mariages selon des critères de compatibilité idéale. Aussi, quand Cassia apprend qu’elle est promise à Xander, son meilleur ami depuis l’enfance, tout semble parfait ! Etrangement, c’est le visage d’un certain Ky qui apparaît sur le fi chier numérique consacré à son Promis, avant que l’écran ne s’obscurcisse... Une erreur, lui dit-on ? Car Ky est issu d’une classe inférieure et n’a pas le droit de se marier. Intriguée, Cassia cherche à mieux connaître ce garçon au passé mystérieux. Ky est un garçon sensible qui lui fait découvrir l’écriture, la création poétique… Elle en tombe amoureuse et se confie à Xander. Peu à peu, l’image de la Société « parfaite » s’effrite aux yeux du groupe d’adolescents. Le doute s’installe, mille questions viennent les perturber. La tension monte, les brimades des Officiels se multiplient. Lorsque Ky est envoyé combattre les Ennemis de la Société dans les Provinces Lointaines, Cassia, écœurée, décide de se rebeller et de le rejoindre…   
(résumé d’Amazon)


Edition : Gallimard Jeunesse


Depuis le temps qu’il attendait d’être lu… Je viens de finir Promise et j’avoue que j’ai beaucoup apprécié. J’avais hâte de le lire et même si j’étais un peu refroidie au début, la fin est tout à fait à la hauteur de mes attentes. 

Tout le monde connait bien l’histoire maintenant. Cassie se rend au Buffet pour connaitre le nom de son Promis le jour de son anniversaire. C’est une date qu’elle attend depuis longtemps et elle est préparée pour s’y rendre. Seulement, quand vient son tour, l’écran qui lui présente son Promis reste noir. Pour cause, celui-ci est déjà dans la même salle qu’elle, ce qui veut dire qu’ils se connaissent déjà. Et pas qu’un peu, puisque c’est à son meilleur ami, Xander, qu’elle est Promise. Cassie est ravie, Xander aussi et on comprend qu’ils s’aiment vraiment tout les deux et qu’ils n’auront pas de mal à faire de leur amitié un amour tendre et durable. Cassie reçoit une microcarte dans laquelle se trouve des informations qu’elle est censée connaître sur son Promis. Seulement, quand Cassie visionne sa microcarte, ce n’est pas le visage de Xander qui apparait en premier mais celui d’une personne qu’elle connait également, qui fait partie de sa bande d’amis mais avec qui elle n’a jamais pris la peine d’approfondir leur connaissance. Ky Markham.

De là commence la véritable succession de l’histoire puisque Cassie cherche à connaître ce Ky qui aurait pu être son Promis si il n’était pas une Aberration. Ils se retrouvent dans les mêmes activités, apprennent à se connaître, s’aiment. Et pendant ce temps, Cassie est déchirée entre son amour naissant pour Ky, fort et puissant. Réel. Et son amour pour Xander, son meilleur ami, qu’elle aime aussi mais pas de la même manière.

Je ne suis pas friande des triangles amoureux (je déteste même ça) mais il faut avouer que celui d’Ally Condie est plutôt bien agencé. On sait pertinemment qu’elle est amoureuse de Ky mais qu’elle apprécie Xander. Il aurait pu être celui avec qui elle aurait passé une vie agréable, remplie d’amour et de complicité, de respect et de joie mais surtout de paix et de sécurité. Cependant, avec Ky, il y a cette étincelle qu’on souhaite tous ressentir, cette envie de comprendre « pourquoi » on a pas le droit d’être avec lui, la personne qui nous pousse à être meilleure, à apprendre, à ouvrir les yeux.

Mais il n’y a pas que Xander et Ky qui sont importants. La famille de Cassie prend une part considérable dans sa vie. Leur amour est aussi ce qui la rend plus forte, pour qui elle prend les décisions. Enfin de compte, c’est pour l’amour de toutes ces personnes que Cassie est prête à se battre, à dire non à cette Société où l’on décide pour les autres. Cette Société qui n’offre pas la vie mais des miettes de ce qu’elle pourrait être, qui contrôle les libertés.

La particularité de Promise est que les phrases sont courtes et successives. Je ne sais pas si c’est à cause de la traduction mais c’est un effet que j’ai rapidement remarqué. Cela accélère le récit mais le rend plus fluide et plus aéré. Et cela donne un effet pour chaque situation, pour les rebondissements, les suspens, les scènes romantiques entre Xander et Cassie mais surtout entre Cassie et Ky. Cela rend plus prenant encore le moment où elle décide de se révolter contre cette Société. J’en ai été captivée, ravie. Pourtant, c’est ce qui a un peu bloqué ma lecture au début : comment un roman dystopique peut il être aussi léger, comme si on racontait une simple histoire, une vague amourette ? Mais il s’est avéré que je me suis trompée. Seulement l’aventure est longue à venir, à mon avis, ce qui constitue un petit défaut, même si cela est nécessaire, obligatoire et dans l’ordre des choses.. Ce premier tome est là pour qu’on comprenne comment Cassie en est venue à vouloir changer la Société et cela nous permet de comprendre à quel point les gens étaient engrenés, contrôlés. C’est dur de se défaire de l’influence de la Société, de se faire ses propres idées et ses propres réflexions.

J’ai été charmée par l’histoire, ravie aussi et j’attends de pouvoir lire le prochain tome avec impatience. Je ne sais pas qui je préfère encore entre Ky et Xander, je n’y arrive pas. Parce qu’ils sont tous les deux géniaux à leur manière. Surement que le tome 2 me décidera !
Cassie quant à elle m’a d’abord plu puis déplu puis rendue fière. C’est au milieu du roman qu’elle m’a déplu. Quand elle a jeté le poème de son grand père puis tour à tour les dessins de Ky. Quand elle n’a pas été assez forte pour les conserver. Et puis au fur et à mesure, on comprend. On réalise. On la soutient.

Promise est un roman que je conseille. Obligatoirement. Mais il ne m’a pourtant pas autant plu que ce que j’aurais cru. J’espère que le deuxième tome sera plus riche encore en rebondissements, en aventure. 


A savoir :



-Ally Condie est américaine.
- Promise est le premier tome d’une trilogie.
- Le second tome est Insoumise. Sortie en France le 13 avril 2012
-Le troisième tome sortira en France en 2013






 Le Trailer :




Et vous ? Qu'en avez vous pensé ?

Marina
 Carlos Ruiz Zafón



Interne au pensionnat, Oscar aime faire le mur, errer dans les rues désertes, les pinèdes, les villas d’un quartier laissé à l’abandon. Il suffira d’un chat et d’une montre en or pour qu’il bascule au pays des merveilles. Un royaume hanté par les amours mortes, un savant fou et les fantômes de Gaudi. Une Barcelone de rêve et de cauchemar, de théâtre et de cimetière, souterraine et baroque, d’où seul s’évadera les souvenir de son guide : l’inoubliable Marina…

Edition : Pocket


            J’ai commencé Marina avec en tête les bons échos que j’avais lu ou entendu à propos de l’auteur et le début m’a immédiatement rappelée Ce que j’étais de Meg Rossoff. Cet enfant dans un orphelinat qui sort pour se balader aux alentours, rencontrer d’autres personnes. J’avais le sentiment que j’allais retomber dans cette ambiance froide et assez noire et c’est avec appréhension et pourtant impatience que je me suis plongée dans ma lecture. Et puis au fur et à mesure, les contours s’obscurcissent, l’histoire s’assombrie. On rencontre cette fameuse Marina, mystérieuse aux premiers abords, puis attachante, douce et aimante. Son père souffrant, leur grande maison bancale. Oscar, le personnage principal, qui s’attachent à ces deux êtres pour en faire sa propre famille. Et tous les autres personnages qui viennent agrémentés cette sorte d’ « enquête » qu’entreprennent Oscar et Marina : la dame noire, le policier, le cocher, le vieil ami… 

Plus on s’enfonce dans Marina, plus on se sent piéger. On étouffe, on est mal à l’aise. On en vient presque à suffoquer. [Et sous un soleil de plomb, c’est encore plus éreintant.] Je suis toujours partagée sur mon avis quant à Marina. Je n’ai pas détesté le livre mais je ne suis pas non plus une admirative ou je ne recommanderais pas ce livre à un proche. C’est… spécial. C’est glauque. C’est noir. C’est mystérieux. Et au fond, j’avais l’impression d’être dans un parfait thriller. Le moment le plus angoissant du roman est lorsqu’on apprend la véritable identité de la dame noire ainsi que son histoire mais surtout celle de son mari (ce taré à cause de qui j’ai eu la chaire de poule). On suit Marina et Oscar dans leurs préripéties, on les voit s’enfoncer dans la noirceur de la vérité. Malgré ça, il est impossible de quitter le roman. Nous y sommes nous aussi pris au piège comme Marina et Oscar sont pris au piège de leur quête de savoir, de comprendre. A la fin du livre il nous arrive de nous questionnez en commençant par des « si ». Parce que Marina de Carlos Ruiz Zafon est un assemblage de « et si ? », un dessin très clair des embranchements qui ont été pris et qui auraient pu être évités. Ce n’est pas comme dans les autres romans où on suit la progression des personnages comme si elle était inévitable, comme si on aurait fait pareil. Non. Avec Marina, on se dit à chaque fois que nous n’aurions pas continué. Pour toutes les décisions, on sait qu’on aurait choisi le contraire. Et c’est parce qu’on avance dans la direction opposée à la notre que l’on est entrainé par le roman.

Néanmoins, malgré mes réticences quant à l’intrigue, j’admire les idées de l’auteur. Réussir à jouer ainsi de l’intrigue, à nous surprendre à chaque fois, nous donner des brides d’info pour qu’on puisse s’imaginer avoir compris avant de nous envoyer dans une rafale que l’on se prend en pleine face la vérité de l’histoire est une qualité que j’envie à chaque auteur. Carlos Ruiz Zafon a l’art de nous faire tourner en bourrique à l’intérieur d’un labyrinthe. Il décrit aussi de façon très picturale le tableau de Barcelone de l’ancien temps. J’étais jalouse de ces grandes maisons aristocratiques où il semblait qu’à une certaine époque seule la lumière et l’attractivité faisait battre le cœur de ces bâtisses.

« Nous étions arrivés dans la Barcelone magique, le labyrinthe des esprits, où les rues avaient des noms de légende et où les farfadets du temps marchaient dans notre dos. »

C’est un livre en dehors de la réalité et qui y est pourtant très proche. On sait pertinemment que cela n’existe pas et pourtant, on ne peut pas s’empêcher de croire que c’est possible. Comme si en marchant dans les rues d’Espagne, on pouvait croiser des atrophiés réparés…
En somme, je garde un avis très mitigé de ce roman et je tenterai de lire un autre Carlos Ruiz Zafon, d’essayer de trouver un environnement moins lugubre dans ses écrits.

« Pendant des années j’ai fui, sans savoir ce que je fuyais. J’ai cru que si je courais plus loin que l’horizon, les ombres du passé s’écarteraient de ma route. J’ai cru que si je mettais assez de distance, les voix dans ma tête se tairaient pour toujours. »


A savoir :

  

    -  Carlos Ruiz Zafon est un écrivain Catalan. Le premier roman qu’il écrit est Le Prince de la Brume, publié en France seulement en 2011.  Il est arrivé en France avec L’Ombre du Vent en 2004.
      -    La traduction a été faite par François Maspero.
    -  Marina est parue pour la première fois en France dans les éditions Robert Laffont en 2011





Petite anecdote :
La façon dont j’ai pris possession de Marina de Carlos Ruiz Zafon est tout à fait originale. J’étais en pleine période de révisions, en train de suffoquer au milieu de mes fiches sans pouvoir lire ni aller sur l’ordi comme je le voulais quand ma maman (la meilleure !) m’a embraquée pour faire une pause, direction : LA LIBRAIRIE ! Au moment de passer en caisse, je suis arrivée avec plus de dix romans dans les mains, plus que fière de mes emplettes. Unfortunately, la bonté de ma maman a des limites et elle me voyait déjà les lire pendant des heures au lieu de réviser. Résultat, je n’ai eu le droit de prendre qu’un livre très petit et (en plus ! ) d’occasion. Le seul qui me faisait à peu près envie était Marina. Il était tout seul sur son étagère, attendant qu’on vienne le libérer de sa tristesse. Nous avons été les deux compagnons de fortune à la sortie du magasin, arrachés à nos plus fidèles amis.

Vous savez ce qui me tue le plus ? Ma mère avait raison ! Je n’ai pas touché ce livre de toutes mes révisions. En rentrant, je sentais le stresse bousiller mon estomac et j’ai fais ce que je n’avais pas fait correctement cette année : j’ai bossé ! (C’est le moment où vous m’envoyez des fleurs, les amis. Haha. ) Bref, pas le temps de lire Marina. Et samedi 23 juin, après ma semaine éprouvant de bac, alors que je partais en vacances, j’ai pris dans ma valise ce petit bébé de Carlos Ruiz Zafon, que j’ai lu au bord de la piscine, entre deux éclaboussures de mes amies (ces traitresses), en une seule après midi.



Et vous ? Avez vous déjà lu Marina ? Du Carlos Ruiz Zafon ? Qu'en avez vous pensé ?